Typographie titre

Typographie titre

Comment écrire les titres d’œuvre que vous citez ? Avec des majuscules, des guillemets, en italique, en gras ? C’est peut-être un détail pour vous, mais pour l’auteur, ça veut dire beaucoup !

Il importe en effet de respecter toute œuvre, qu’elle vous plaise ou non, et de la citer dans les règles de l’art. La typographie titre est régie par un ensemble de conventions qu’il faut suivre, même si elles sont parfois complexes et donnent lieu à des querelles d’experts.

 

La typographie titre des textes manuscrits

La typographie titre des textes manuscrits exige qu’on les souligne. Il en va de même si vous faites partie des rares personne à encore utiliser une machine à écrire.

Cet usage concerne les titres des œuvres littéraires, musicales, picturales, etc., mais vaut aussi pour les titres de journaux et revues, ainsi que les titres des émissions radio ou télévisées.

C’est dans Aujourd’hui en France que j’ai entendu parler de l’émission Les secrets des requins.

 

La typographie titre des textes rédigés sur ordinateur

Tout titre d’une œuvre complète citée sur un traitement de texte informatique sera écrit en italique. En revanche, un titre faisant partie d’une œuvre, sera placé entre guillemets.

Parmi les Fables de La Fontaine, « Le Loup et le Chien » est ma favorite.

Il se peut que vous ayez un doute pour certaines œuvres, par exemple lorsqu’un livre est composé de plusieurs parties. Dans tous les cas, ne cumulez pas les styles, mais choisissez entre guillemets et italique.

N’utilisez jamais les caractères gras pour votre police de titre.

 

Majuscule /minuscule dans la typographie titre

La règle majuscule / minuscule dans la typographie titre est complexe. Retenez pour commencer que :

  • les noms propres conservent dans tous les cas leur majuscule ;
  • il est erroné de placer des majuscules partout ;
  • le titre d’une œuvre débutant une phrase doit être écrit avec une capitale initiale.

Derrière chez Martin de Marcel Aymé.

Autant en emporte le vent de Margaret Mitchell.

 

Titre débutant par un article défini

Lorsque le titre commence par un article défini – le, la ou les – deux cas se présentent :

1. Le titre constitue une phrase entière

Lorsque le titre constitue une phrase entière, c’est l’article et lui seul qui s’écrit avec une capitale initiale.

Le soleil se lève aussi d’Ernest Hemingway.

La mariée était en noir de François Truffaut.

 

2. Le titre ne constitue pas une phrase entière

Si le titre débute une phrase, l’article prend obligatoirement une capitale initiale. En revanche, s’il n’amorce pas la phrase, vous avez les choix d’utiliser ou non une capitale, sauf si l’auteur l’a souhaité autrement, comme Charles Baudelaire pour Les Fleurs du Mal.

Avez-vous lu L’Enfant de Jules Vallès ?

Il paraît que l’adaptation de l’Éducation sentimentale au cinéma est d’un ennui mortel.

Dans tous les cas, le premier substantif doit être écrit avec une capitale, ainsi que les adjectifs ou adverbes qui le précèdent.

Adjectif, puis substantif :

J’ai lu le Petit Chaperon rouge à ma fille et elle a pris parti pour le loup, c’est inquiétant, non ?

Deux adjectifs avant le substantif :

J’adore relire les Mille et Une Nuits.

Phrase non verbale :

L’Homme qui voulut être roi était une nouvelle de Rudyard Kipling, avant de devenir un film réalisé par John Huston.

 

Le titre d’une œuvre comprenant une symétrie ou une comparaison

Dans le cas où le titre établit une comparaison et/ou une symétrie, plusieurs termes peuvent prendre une capitale, pour mettre l’accent sur cet effet.

Le Bon, la Brute et le Truand est un film mythique.

Guerre et Paix est un chef d’œuvre de littérature, en même temps qu’une magnifique leçon d’histoire.

 

La règle à suivre est différente dans plusieurs cas :

Lorsqu’il y a cumul et non comparaison :

La Vie et l’œuvre de Victor Hugo est un ouvrage incomplet.

Lorsque le second élément est complété :

Le Chameau et les bâtons flottants de Jean de La Fontaine.

Lorsque le second élément est au pluriel :

Le Chat et les deux moineaux de Jean de La Fontaine.

 

Les titres composés de deux titres séparés par « ou »

Lorsqu’un titre se compose de deux titres qui sont séparés par « ou », chacun s’écrit selon la règle individuelle et l’ensemble est écrit en italique (pour un traitement informatique).

Je n’ai jamais vu la Folle Journée ou le Mariage de Figaro de Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais au théâtre.

 

Titre débutant par un nombre

Pour les titres débutant par un nombre, il faut écrire le premier substantif avec une capitale.

La première saison de la série 24 Heures chrono est d’une intensité extrême.

 

Titre comportant des titres de politesse

Il ne faut jamais abréger les titres de politesse. Pas de M., Mme ou S.E., mais Monsieur, Madame et Son Excellence.

Contrairement à Madame Bovary, je ne m’ennuie jamais.

 

Titre débutant par un adjectif ou un adverbe

Le ou les adjectifs prennent une capitale, ainsi que l’adverbe, jusqu’au premier substantif.

Vingt Mille Lieues sous les mers de Jules Verne.

Tristes Tropiques de Claude Lévi-Strauss.

 

Titre débutant par un nom composé

Lorsque le premier mot d’un titre est un nom composé, les deux éléments de ce nom doivent s’écrire avec une capitale.

Le Chef-d’Œuvre écrit par Honoré de Balzac porte bien son nom.

Majuscules et capitales : faut-il les accentuer ?

Majuscules et capitales : faut-il les accentuer ?

L’accent sur majuscules ? Oui !

Les majuscules (en début de phrase) ou les capitales (lorsque vous écrivez tout le texte en lettres bâton) doivent être accentuées

Peut-être vous a-t-on appris le contraire à l’école, cependant, l’Académie Française qui demeure la référence pour les règles de la langue française, est formelle :

« En français, l’accent a pleine valeur orthographique. Son absence ralentit la lecture, fait hésiter sur la prononciation, et peut même induire en erreur. » 

Ne pensez pas que ce soit anecdotique ! Par exemple :

« DRAME DANS UNE CLINIQUE : UN INFIRMIER TUE ! »

A-t-il tué ou a-t-il été tué ?

Vous saisissez les majuscules accentuées en accédant aux caractères spéciaux de votre clavier ou en utilisant les raccourcis clavier.

N’écrivez pas en capitales – sauf pour mettre un mot en exergue – c’est le mode de l’écriture informatique pour exprimer un mécontentement et pour crier.

N’abusez pas des majuscules et ne les utilisez que lorsqu’elles sont justifiées.

Être « près de » ou « prêt à » ?

Être « près de » ou « prêt à » ?

Être « près de » ou « prêt à »

Il est fondamental de différencier l’utilisation de « près de » et « prêt à », car la signification n’est pas la même et mélanger les deux constitue une faute de français.

Si vous êtes « prête » ou « prêt », cela signifie que vous êtes préparé et disposé à faire quelque chose. Cet adjectif s’accorde au masculin, féminin, singulier et pluriel. Il doit impérativement être suivi de la préposition « à ».

Par exemple : « Je suis prête à travailler beaucoup pour obtenir mon diplôme ».

Si vous êtes « près de », cela signifie que vous êtes sur le point de passer à l’acte ou que vous êtes proche de quelque chose. « Près » est une préposition invariable qui est toujours suivie par « de ».

Par exemple : « Je suis près d’obtenir mon diplôme, il ne me reste plus qu’une matière à valider ».

Il ne faut jamais dire ou écrire : « Je suis prête d’obtenir mon diplôme », car cela n’a aucun sens aujourd’hui. En effet, comme nous le précise l’Académie Française, avant la fin du XVIIIe siècle, l’adjectif « prêt » pouvait se construire avec la préposition « de ».

L’académie cite des exemples, et non des moindres, avec Chateaubriand ou La Fontaine. Mais, elle est formelle : désormais ces formules sont considérées comme incorrectes.

Je citerai comme moyen mnémotechnique une phrase en hommage à mon père qui racontait son expérience d’écolier chez les Jésuites dans les années 30. L’un de ses professeurs avait pour habitude de les rappeler à l’ordre lorsque le cours approchait de la fin, alors que certains avaient déjà discrètement bouclé leur cartable :

« Vous êtes prêts à partir, mais vous n’êtes pas près de partir ! ».

Les pléonasmes : au jour d’aujourd’hui

Les pléonasmes : au jour d’aujourd’hui

Dans la série des pléonasmes, s’il ne fallait en citer qu’un, ce serait celui-ci : Au jour d’aujourd’hui, tant cette expression grignote chaque jour des « parts de marché » !

Cette locution s’est d’abord fait remarquer au détour de conversations anodines. Elle s’est ensuite insidieusement invitée un peu partout, jusqu’à s’imposer dans les colonnes des articles de presse, utilisée par des gens dont on pourrait exiger qu’ils respectent a minima la langue française…

Désormais, Au jour d’aujourd’hui a colonisé toutes les strates de la société française. Nos « zélites » qui causent dans le poste de radio ou de télévision, usent et abusent de cette expression absurde, convaincus qu’ils sont que, plus ils utilisent de mots, plus ils impressionnent le bas peuple. Malheureusement pour eux, cette formule doublement pléonastique met en lumière leur suffisance, doublée de leur ignorance.

 

Pourquoi doublement pléonastique ?

 

Né au XIsiècle, hui – mot d’ancien français signifiant « en ce jour » – se suffisait à lui-même. Il descendait du latin hodie, lui-même contraction de hoc die. Son cousin espagnol se nommait hoy, et son autre cousin italien oggi.

Que s’est-il donc passé ? Hui avait-il des complexes d’infériorité à cause de sa petite taille ? Pourtant, hoy n’était pas plus long ! Toujours est-il que huy se mua en aujourd’hui, soit « au jour de ce jour ».

Et c’est ainsi que ce pléonasme fit son entrée dans la langue française et y demeura.

Nul n’explique l’apparition de l’expression Au jour d’aujourd’hui qui signifie donc « au jour du jour de ce jour », mais on ne peut que déplorer sa prolifération.

Comme l’indique l’Académie Française, on peut utiliser Aujourd’hui ou Ce jour, ou, si l’on souhaite proposer une formule plus originale, mais juste, il est possible de recourir à la tournure ancienne Ce jour d’hui.

 

Mais Au jour d’aujourd’hui, jamais !